Ligne interrompue
Adrian van Ostade Bagarre (fiction ndlr)
On peut imaginer Guillaume Manier, évoqué précédemment : un grand gaillard assez costaud pour en découdre au besoin. Comme tous les autres, ou presque, il pérégrine en compagnie, histoire de mieux se défendre. C'est que les ennemis, les dangers ne sont pas rares au XVIIIème siècle ! Parfois les difficultés viennent du groupe lui-même...
Dans le Sud-Ouest les tribulations continuent.
"Il est parti "en bonne amitié" avec ses compagnons, mais la zizanie s'installe et débouche sur des querelles à répétition. Il pense donc quitter le groupe, mais, redoutant de se trouver seul en Espagne, il soudoie Delorme qui le trahit en rapportant ses intentions aux autres. On se chamaille. Le conflit monte d'un cran, puis de deux, mais, par esprit de clan, on reste ensemble.
En Espagne toutefois les choses s'enveniment et sur le chemin conduisant de Burgos à Hornillos del Camino, Guillaume se bat avec Hermand sur la tête duquel il brise son bâton. Ni les protagonistes ni les témoins ne s'en effraient outre mesure, comme le prouvent les commentaires de son journal où Manier constate simplement que "n'eût été le secours d'un chaudronnier français, il y aurait arrivé autre chose". Tout ceci n'empêche pas le groupe de repartir de là "en bons amis pour aller à Quintanileja". (Jean-Claude Bourlès, Passants de Compostelle, Petite Bibliothèque Payot)
Quel destin pour l'aventure du tailleur de Carlepont ? Il parvient à joindre Saint Jacques de Compostelle, puis, après dévotions, prend le chemin du retour. On ne sait pourquoi, il le fait en partie seul. Et le grand mystère demeure : de retour en France, on garde des traces de lui à Saintes, et on apprend qu'il y décide de rester pèlerin. Cette fois-ci ce sera vers Rome qu'il se dirigera. De jacquet, Guillaume devint romieu.
Ensuite, et c'est là que réside le secret, plus de trace, plus aucune nouvelle, ni toi ni quiconque,
personne ne saura ce qu'il est devenu...