Imbroglio latin
Après Melle, en Poitou, Chemin de Paris à Compostelle. Ph. J F F
Etonnant comme marcher un peu, ne serait-ce qu’une demie heure, voire 5 à 10 minutes, agit positivement sur l’esprit.
Il arrive dans la vie qu’on ressasse un problème dans sa tête. On est assis, on s’interroge. On chasse le questionnement, il revient de lui-même. On a beau chercher, la réponse ne vient pas. Bien plus, le souci devient insistant, lancinant, c’est le “martel en tête“.
Il est temps de bouger. Prendre son manteau, sortir faire un tour. Et là, métamorphose. On croit que c’est l’air frais, mais la magie opère aussi en été : avec la marche, le sang circule, les poumons se remplissent, le corps se détend et le miracle arrive. Une idée, puis une autre, et d’autres encore, parmi lesquelles les solutions tant espérées. Parfois ça se bouscule et tu n’as pas le temps de les noter toutes !
Socrate, il y a longtemps, avait fondé à Athènes l‘école philosophique des péripatéticiens. C’était avant que le mot ait moins bonne presse. Définition : ceux qui tournent autour (de la cour, du forum, du Lycée où il donnait ses enseignements). Il partageait ses découvertes intellectuelles avec ses élèves en déambulant… il y a gros à parier qu’il les avait trouvées de la même façon !
Ensuite les romains ont, selon leur habitude, créé une formule lapidaire pour le dire :
“Solvitur ambulando“.
Cela donne quelque chose comme “ C‘est en marchant qu’on trouve des solutions.“
Un pèlerin australien a changé le solvitur en salvitur. La traduction devient : “Il se sauve en marchant.“
Quand on y réfléchit, après une petite marche bien entendu, trouver la réponse à une question cruciale, apaiser son esprit, n’est-ce pas trouver le salut, se sauver ?
On entendra un témoignage concret
dans un prochain article.