Surprises à répétition
Aller au devant des pèlerin(e)s, c'est en apprendre beaucoup sur eux(elles), leurs besoins, leurs satisfactions, leurs désirs, leur itinéraire, leur état d'esprit.
Quand je me rends en RER vers Saint-Denis ce matin, pour aller à sa rencontre, Etienne m'envoie un sms : " Je suis au café, avec un invité surprise". Je me dépêche, me demandant qui cela peut bien être...
Le beau temps s'est installé, les cerisiers commencent à se parer de rose dans cette ville si atypique, il fait bon ; ils sont tous deux assis au soleil en terrasse, face à la Basilique. La surprise, c'est Emile-Richard, que je connais depuis longtemps ! Reconnaissant le pèlerin à sa coquille ("C'est ma sœur qui me l'a offerte", me dira Etienne plus tard), il l'a abordé, lui a déjà fait visiter la Basilique et raconté mille histoires sur Saint-Denis dont il connaît toutes les affaires, secrètes ou non...
Présentations, retrouvailles, exclamations, rires. Etienne trouve une forme de bonheur à cheminer ainsi et il le dit. Il a traversé en une douzaine de jours, sans se presser et par tous les temps, les plaines de Picardie, Amiens et Beauvais avant de rejoindre le Chemin balisé à Sarcelles. "Quand tu vois la première coquille, ah ! Ça fait plaisir !"
Entre deux phrases, il aperçoit au loin des silhouettes avec sac à dos. C'est un couple de pèlerins qui passent par là justement. Ils viennent eux aussi du Nord de la France, et ont pris le chemin venant de Tournai.
"Garçon, encore deux cafés !"
Il y a bientôt dix ans, une conseillère municipale m'avait dit, déjà convaincue, elle aussi, de la nécessité du balisage : "Mais oui, on les voit, les pèlerins, ils tournent entre la Basilique, l'Hôtel de Ville et l'Office de Tourisme !"
Pour ma part, ce n'est pas la première fois que des pèlerins, sur une voie réputée solitaire, la Voie de Paris, se rencontrent, et, justement, à Saint Denis. Voir le lien.
Une demi-heure plus tard nous nous mettons tous en route le long du Canal Saint Denis, au moins jusqu'au Parc de la Villette, jalonné de clous. A Saint-Denis le tour viendra, du moins je l'espère.
Bon chemin à tous !