Equation : trouver la valeur de x
Il y a belle lurette que Polytechnique n’est plus à Paris intra-muros. Depuis 1976, la grande école est sur le Plateau de Saclay qui sépare Vauhallan de la Vallée de l’Yvette.
Avant que le balisage ne soit fait et les cartes dressées, le pèlerin ou la pèlerine pouvait s’égarer sur la Voie de Paris qui mène à Chartres. C’est ce qui est arrivé il y a de nombreux mois à Anne, une fidèle correspondante qui, ayant dévié un peu trop à l’est, nous narre son aventure :
"Dans ce secteur, en raison des travaux, je ne m'y retrouvais guère, sur mon chemin.
Aucun des travailleurs sur les différents chantiers n'avait été à même de me renseigner.
Entrée dans le parc de Polytechnique, j'avise un gars, un genre d'appariteur sans doute, qui fumait devant des bureaux. Je lui fais part de ma perplexité quant à l'orientation à prendre. Il me renseigne gentiment et m'indique une porte blanche par où passer afin de suivre un couloir pour pouvoir sortir de l'autre côté, etc., etc. jusqu’à des escaliers, et termine par un "C'est le plus simple".
Bon, puisqu'il le dit... Sauf que, arrivée devant la dite porte, un grand panneau indiquait : "Salles des Oraux". Je fais mine de revenir vers le gars pensant avoir mal compris de quelle porte il s'agissait. De loin, il me crie "Si, si, c'est là ! Entrez !"
Eh bien j'ai suivi un couloir en longeant les portes devant lesquelles des candidats, tous plus livides les uns que les autres, attendaient leur tour. Incroyable, n'est-ce pas ? Moi aussi, j’avais peur, redoutant qu'un examinateur sorte. Que se serait-il passé ? Une pèlerine avec son sac à dos, la coquille brinquebalant, les bâtons bien coincés sous le bras de crainte de faire le moindre bruit. Complètement surréaliste !
Au bout du couloir, il ne me restait plus qu'à traverser une petite zone herbeuse avant de descendre les fameux escaliers et retrouver ainsi le chemin.
Je me suis longtemps demandé ce qu'avaient bien pu penser les candidats. Une hallucination après des nuits de veille et d'insomnie à bachoter ? Une messagère de quelque dieu de l'Olympe porteur de chance (ma modestie dût-elle en souffrir, hihihi) ?
J'en ris aujourd'hui, mais sur le moment j'étais si intranquille que je n'aime pas me souvenir de ce moment. La vérité est que j'avais une peur bleue de déconcentrer les candidats et c'est plutôt le ciel que j'invoquais pour que ce ne soit pas le cas et qu'il leur vienne en aide."
600 m à l’ouest du bâtiment principal de l’Ecole Polytechnique. C'est là que passe le chemin. La Voie de l'Esprit.
Sincères remerciements à Anne, pour sa contribution.