D’autres fous avant eux
Le dimanche ou le samedi matin, si tu veux voir des pèlerins de la Voie de Paris, poste-toi rue Saint-Jacques et attends. Peu importe le temps qu’il fait, ils sont là, reconnaissables entre tous, à leur sac à dos.
Dimanche 5 mai, sous la bruine, nous avons accosté successivement Nicolas, un belge, et deux Allemandes.
Nicolas, la cinquantaine, passionné de boxe, est parti de Tournai il y a 14 jours. Utilisant le guide Tournai-Paris dont nous avons coordonné et harmonisé les infos provenant de nos quatre associations, il a beaucoup apprécié le descriptif, qu’il juge exact.
Il a déjà des milliers de choses à raconter, y compris les échanges avec ce sympathique Australien rencontré à Compiègne au gîte pèlerin et avec qui il a atteint Paris.
Dans la soirée il décrira sa sortie de Paris ainsi : « La traversée de la banlieue se fait en douceur par la "coulée verte", une bande de verdure préservée axée Nord-Sud très agréable à parcourir. »
Les deux Allemandes, j’ai oublié leurs noms, sont parties le matin – même de la tour Saint-Jacques, leur petit guide allemand à la main. Elles se contenteront de cheminer jusqu’à Orléans.
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L’instant magique, c’est quand tu leur demandes s’ils vont vers Compostelle. D’un coup les visages s’éclairent, se détendent. Ils se sentent reconnus. On ne les agresse pas, on vient simplement les encourager, voire leur donner tel ou tel renseignement qui leur sera utile en route.
Je crois bien aussi qu’ils sont heureux de réaliser qu’il y a eu d’autres fous avant eux.