Tant de pèlerins…
Les pèlerins du temps jadis étaient-ils plus rares qu'on le croit ? C’est une hypothèse que soutiennent maints historiens.
Pourtant les peintures qui les représentent ne manquent pas ; j'en conclus qu'ils faisaient partie du paysage quotidien.
En veux-tu la preuve ? La voici, par deux. La Charité, c'est un ensemble de sept actions que tout bon chrétien et tout simplement tout humain se doit d'accomplir. Ici Francken (1581 – 1642) met en scène, au premier plan à gauche, un couple supervisant la distribution de pain aux nécessiteux. Parmi ces derniers, il s'est représenté, portant le béret d'artiste et regardant le spectateur. Approche-toi :

Qui est à gauche de lui, portant les insignes sur son chapeau, tenant le bourdon de sa main droite ? Un pèlerin. Les yeux clos, le visage étonnamment pâle, il semble armé de patience, empreint de sérénité et baigné de spiritualité.
Ce n'est pas tout. En arrière plan, les autres façons de faire la Charité. De gauche à droite, dans les maisons ou devant les portes se succèdent : vêtir ceux qui sont nus, tenir compagnie aux malades, donner la sépulture aux morts, offrir l'hospitalité, rendre visite aux prisonniers et abreuver ceux qui ont soif.

Parmi les sans- abris, difficile de distinguer ceux qui pèlerinent. On devine quelques bourdons, toutefois rien de probant.

Mais dans la dernière scène, aucun doute : derrière la mère de famille assoiffée au point de défaillir, il est là, manteau marron, chapeau à large bord, bourdon à la main. C'est bien un pèlerin qui attend son tour, tendant son écuelle.
Homme de peu de foi, qui émets des doutes sur l'importance du pèlerinage, intéresse-toi à l'art et aux représentations de la société.
Les pèlerins étaient foules sur les routes.
D’autres articles sur les pèlerins dans l’art : chez Velasquez, chez Breughel, chez Berlioz, chez Caravage, chez Véronèse, chez Van Eyck, chez Renaud Garcia Fons, chez Freddy Mouchard, chez un anonyme, chez Wagner .