Fin de la première grande étape... |
Hourra et Ultreïa Photo Hubert Bancaud
... et Hubert nous fait part de ses sentiments mêlés :
"Ca y est... Je suis à Santiago de Compostela. J'ai foulé le sol de la place de la cathédrale, après avoir fait une journée de 38 km. Je me suis assis à l'ombre, au fond de l'esplanade, derrière les tentes des “indignés” et j'ai regardé cette grande façade. Peu de pèlerins arrivent en milieu d'après-midi. Il y a quelques touristes, quelques groupes de jeunes. Le son d'une gaïta sort d'une rue voisine. Et moi, j'ai l'arrière-train posé sur les pavés.
“Ca y est je suis à Santiago”. Pensée qui passe, sans arriver à s'arrêter. Mon esprit est confus. Je ne réalise pas.
Tout ce monde, et toi, inconnu, incognito, tu es là, enfin arrivé, après avoir marché 1700 kilomètres.
C'est là que je prends conscience de ce qui est important : ce qui compte, ce n'est pas la destination, c'est le chemin.
Et si cette sorte d'indifférence était due au fait que mon chemin se termine à Madrid, et non pas à Santiago ? Pour moi ce n'est qu'une étape... D'ailleurs je ne vais pas tarder à repartir pour le cap Finisterra. Mes jambes réclament la poussière du chemin. Mon esprit réclame la solitude pour pouvoir s'évader, loin, loin dans les limbes de la vie, là où tout est possible, là où il suffit d'oser rêver, et oser dire oui...
Mon camino n'est pas fini, encore deux mois de bonheur, de joie, d'amour, de partage, de levers de soleil, de muscles tendus... de vie.
A très bientôt, pour partager avec vous une émotion qui, je pense, sera forte,
celle de Finisterra."
Liens pour
Les motivations d'Hubert, son premier article
VB qui a arpenté le Chemin de Compostelle en Pologne.
J F F qui raconte son chemin à l'envers (cliquer sur les derniers mots pour les jours suivants)