Brouillard et lumière
Assise n’est qu’à 400 m d’altitude et pourtant la montée après la brume du matin me paraît interminable. J’ai sans doute hâte d’arriver à ce qui se déploie devant moi enfin sous le soleil, une ville sainte, une ville blanche étagée sur la pente du mont Subasio. Je pense aux pèlerins tibétains lorsqu’ils arrivent à Lhassa… En tout cas c’est cent fois plus spectaculaire que l’arrivée à Santiago, que les hispanomanes me pardonnent. (Ça secoue sans stabilisateur).
/image%2F1493043%2F20230103%2Fob_88d149_68-26-oct-assise-esplanade-basilique.jpg)
Ph JFF
Le temps de reprendre mon souffle et je constate que les urbanistes ont bien travaillé. L’esplanade de la basilique Saint François semble immense et toutes les lignes de fuite invitent à entrer voir le tombeau du saint et explorer les trois niveaux de l’église. Au terme de ces 261 km, sans compter les autres années de l’Île de France à San Miniato à travers hautes montagnes et vallées profondes, me voilà bien récompensé par les fresques célèbres de Giotto. Dehors la statue moderne représente François jeune, déçu de son expérience d’apprenti–soldat.
/image%2F1493043%2F20230103%2Fob_3c1d54_73-27-oct-basil-st-francois-statue-eq.jpg)
Ph JFF
La ville est toujours médiévale avec remparts, fontaines, restes romains, maisons et palais anciens, elle a même conservé un panneau de pierre qui devrait nous interpeller. "Ici on ne jouit plus de l’immunité". J’ai envie de rire. Mais là, si j’ai bien compris, rien de médical, il s’agit de la limite de séparation entre les territoires romains et le reste, du temps des états pontificaux.
/image%2F1493043%2F20230103%2Fob_b71f4f_67-26-oct-assise-ici-s-arrete-l-immu.jpg)
Ph JFF
Aucune émotion de tristesse et encore moins d’extase. La contemplation des lieux et la conscience de leur beauté l’emportent sur tout le reste.