Road-trip
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“Compostelle, non, je refuse catégoriquement, je l’ai fait une fois et terminé. On n’y croise que des cadres dynamiques en pleine dépression ou des saintes-nitouches qui veulent perdre du poids tout en gardant la foi”.
Ainsi parle Ludivine, qui préfère se faire appeler Lulu, dans le roman d’Hervé Bellec paru en 2020. Cette histoire relate les tribulations d’un musicien parti de sa Bretagne avec pour toile de fond le pèlerinage à Saint-Jacques, mais seulement en toile de fond. Le reste est cocasse, surprenant, sensible, humain, juste et sincère. La question du pèlerinage par procuration est posée. J’aimerais bien savoir si le métier moderne de “Quéreur de pardons” sort de l’imagination de l’auteur ou s’il se pratique encore comme au Moyen Age ? Voir l' article sur l’ancêtre des Coubertin, sur la Voie de Paris .
Page 189, une phrase m’a fait penser à Louis Aragon (voir le lien) et aux croyances profanes déchaînées depuis plus d’un an et demi.
“Frère Xavier m’avait tenu la veille un petit discours après les vêpres pour m’expliquer que leur église était ouverte à tous, à ceux qui croyaient au Ciel comme à ceux qui n’y croyaient pas et même à ceux qui n’y croyaient pas mais au cas où, sait-on jamais, faisaient comme s’ils y croyaient afin que ceux qui n’y croient pas comme ceux qui y croient n’y voient que du feu”.
Ce livre, conseillé par une libraire joliment installée dans une maison éclusière improbable, loin d’un village du Gâtinais, m’a tenu en haleine page après page.
Je ne serais pas étonné qu’il devienne un jour un road-movie.
Faire connaissance avec l’auteur en moins de 7 minutes. Il avait déjà raconté son chemin auparavant sous le titre “Garce d’étoile”.